Politique monétaire : règle d’or selon Friedman pour comprendre

À une époque où l’économie mondiale est en constante évolution, la politique monétaire joue un rôle fondamental dans la stabilité financière des nations. Milton Friedman, économiste renommé, a proposé une règle d’or pour guider ces politiques : le contrôle de l’offre de monnaie. Selon lui, une croissance modérée et prévisible de la masse monétaire est essentielle pour éviter l’inflation et les récessions.
Les banques centrales, en suivant cette règle, peuvent mieux anticiper les besoins économiques et ajuster leurs actions en conséquence. Cette approche a été adoptée par de nombreux pays, démontrant son efficacité dans la gestion des cycles économiques et la préservation de la stabilité monétaire.
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Plan de l'article
Qui était Milton Friedman et quelle est sa règle d’or en politique monétaire ?
Milton Friedman, économiste de renom et figure centrale de l’École de Chicago, a marqué l’histoire de la pensée économique. Fondateur de cette école, il a promu une approche libérale de l’économie, en opposition directe aux théories keynésiennes. Friedman a été conseiller économique du président Nixon à la fin des années 1960, influençant ainsi des politiques économiques majeures de cette période.
Friedman a aussi eu une influence majeure sur les Chicago Boys, un groupe d’économistes ultralibéraux. Ces derniers ont, à leur tour, joué un rôle prépondérant dans la transformation économique du Chili sous la dictature d’Augusto Pinochet. Paul Volcker, à la tête de la FED à partir de 1979, a appliqué les principes de Friedman pour juguler l’inflation aux États-Unis. Le travail de Friedman ne se limite pas à ces contributions ; il a aussi collaboré avec le NBER et souvent travaillé avec sa femme, Rose Friedman.
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La célèbre règle d’or de Friedman en politique monétaire repose sur le contrôle rigoureux de l’offre de monnaie. Il prône une croissance stable et prévisible de la masse monétaire pour prévenir l’inflation et les récessions. Cette règle, qui s’oppose aux politiques d’intervention massive de l’État, est basée sur la théorie quantitative de la monnaie. Friedman a réactivé cette théorie, postulant un lien direct entre la quantité de monnaie en circulation et le niveau des prix.
Les principes fondamentaux de la règle d’or de Friedman
Milton Friedman a critiqué les politiques économiques keynésiennes, dénonçant l’interventionnisme étatique et plaidant pour une régulation stricte de la masse monétaire. Selon lui, les gouvernements devraient se contenter de garantir une croissance stable et prévisible de l’offre de monnaie, sans chercher à manipuler les taux d’intérêt ou à intervenir directement dans l’économie.
Théorie quantitative de la monnaie
Friedman a réactivé la théorie quantitative de la monnaie, autrefois approfondie par David Ricardo et soutenue par Karl Marx. Cette théorie postule un lien direct entre la quantité de monnaie en circulation et le niveau des prix. Irving Fisher a formulé l’équation emblématique de cette théorie : M×V = P×Y, où M représente la masse monétaire, V la vitesse de circulation de la monnaie, P le niveau des prix et Y le produit national.
Critique des politiques keynésiennes
Friedman a vigoureusement critiqué John Maynard Keynes, dont les théories préconisaient une intervention étatique pour stimuler la demande et lutter contre le chômage. Pour Friedman, ces politiques conduisent inévitablement à l’inflation. Il soutient que seule une croissance prédéterminée de la masse monétaire peut assurer une stabilité économique durable.
- Rejet de l’interventionnisme étatique
- Accent sur la régulation de l’offre de monnaie
- Préférence pour une croissance monétaire stable et prévisible
Comparaison entre la règle d’or de Friedman et les autres théories monétaires
La règle d’or de Milton Friedman se distingue par sa simplicité et sa prévisibilité. Contrairement aux théories de John Maynard Keynes, qui prônent une intervention active de l’État pour stabiliser l’économie, Friedman préconise une croissance constante et modérée de la masse monétaire. L’idée centrale est de limiter l’intervention étatique pour éviter les dérapages inflationnistes.
Théories keynésiennes vs. Monétarisme
- Keynes : L’intervention étatique pour stimuler la demande globale, notamment par la dépense publique.
- Friedman : Une régulation stricte de la masse monétaire pour assurer la stabilité des prix.
La théorie quantitative de la monnaie, réactivée par Friedman, s’oppose directement aux idées keynésiennes. David Ricardo et Karl Marx avaient déjà exploré cette théorie, mais c’est Irving Fisher qui a formulé l’équation emblématique, M×V = P×Y, qui lie directement la quantité de monnaie en circulation au niveau des prix.
Influences et applications
Friedman a influencé de nombreux économistes et décideurs. Paul Volcker, à la tête de la FED, a appliqué ses principes pour juguler l’inflation dans les années 1980. Les Chicago Boys, formés à l’École de Chicago, ont conseillé Augusto Pinochet au Chili, mettant en œuvre des politiques économiques ultralibérales.
La règle d’or de Friedman s’oppose frontalement aux théories interventionnistes et prône une approche basée sur la régulation de la masse monétaire. Cette divergence théorique a marqué les politiques économiques de la fin du XXe siècle et continue d’influencer les débats actuels.
Impact et pertinence de la règle d’or de Friedman dans le contexte économique actuel
Milton Friedman a inspiré des figures politiques telles que Margaret Thatcher et Ronald Reagan, qui ont appliqué ses principes monétaristes pour combattre l’inflation et stimuler la croissance économique. Thatcher, au Royaume-Uni, a mené une politique de rigueur budgétaire en accord avec les préceptes de Friedman, ce qui a permis de réduire l’inflation galopante des années 1970. Reagan, de son côté, a favorisé des baisses d’impôts et une réduction de la régulation économique, influencé par les idées de Friedman.
Ben Bernanke, ancien président de la FED, a aussi cité Friedman comme une référence majeure lors de la crise financière de 2008. Cette crise a mis en lumière la pertinence des théories monétaristes, notamment en ce qui concerne la gestion de la masse monétaire pour éviter une déflation prolongée. Bernanke a utilisé des politiques de taux d’intérêt bas et des programmes de rachat d’actifs pour stabiliser l’économie, des mesures qui trouvent leur origine dans les travaux de Friedman.
Friedman a aussi critiqué les politiques économiques de Salvador Allende au Chili, les qualifiant de destructrices pour l’économie nationale. Cette critique a trouvé un écho particulier avec les Chicago Boys, qui ont conseillé Augusto Pinochet après le coup d’État de 1973. Leur application des principes monétaristes a radicalement transformé l’économie chilienne, bien que non sans controverses sociales et politiques.
La règle d’or de Friedman reste influente et pertinente dans le débat économique actuel. Les crises financières récentes et les défis économiques mondiaux rappellent la nécessité d’une gestion prudente et prévisible de la masse monétaire, un principe central de l’héritage de Friedman.